Pour les absent·es ou celles et ceux qui auraient déjà la nostalgie de nos douces voix, voici l'enregistrement 👉 ici. Par respect pour nos têtes du jeudi soir je me suis dit que tout le monde préfèrerait s'entendre que se voir.
Encore un immense merci d'être venu·es c'était trop chouette de vous voir/vous entendre. J'espère d'ailleurs que le fan club d'Ornella a pu avoir toutes les informations attendues. De notre côté on a trop kiffé se prêter à l'exercice, l'animer et répondre à vos questions.
Pour celles·ceux qui auraient un peu de temps à m'accorder pour me donner vos retours et qu'on puisse aussi ajuster le format & trouver des alumnis dont les parcours / questions pourraient vous aider, vous pouvez m'envoyer un message, vous pouvez simplement répondre à ce mail.
Si les sujets de l'orientation en fin de cursus t'intéressent tu peux aussi regarder du côté de notre newsletter ou groupe Facebook dans lequel on continue à creuser le sujet en collectif 🤸‍♂️
Dernier appel et ensuite promis je vous laisse avec le compte-rendu : on cherche 4-5 personnes qui seraient chaud·es de tester un atelier de codev ensemble pour voir comment ce format peut aider ou non à débloquer certaines questions. Idem vous pouvez juste répondre au mail et on organisera ça ensuite.
See you soon au bord du bassin 🐋
ps : pour les prochains rendez-vous au bord de l’eau c’est par ici
 

Et si tu as la flemme d'écouter, en route vers le CR 👇

Avec Ornella Diascorn, passionnée de pâtisserie depuis toujours et étudiante au CFA Médéric depuis Septembre. Elle nous a partagé le processus de réflexion qui a accompagné sa réorientation après un parcours "classique" (Bac / Prépa / École de commerce).
 

La pâtisserie, une évidence

→ Une voix dans un coin de la tête, l’intuition de se lancer dans la pâtisserie. Alors qu’elle s’orientait vers l’aéronautique (aussi un secteur de passion soit dit en passant), la pâtisserie restait comme le projet de cœur, à garder intact comme une bulle.
« Je voulais vraiment faire quelque chose de mes mains, je voulais la faire la pâtisserie, pas la vendre ou la marketer [...]. C’était toujours la pâtisserie qui me permettait de tenir. Je me disais aujourd’hui je fais un truc qui me plait pas mais plus tard je ferai un truc que j’aimerai vraiment. Je me souviens qu'en stage je dessinais des gâteaux et j’inventais des recettes »
→ Finalement, en s'interrogeant sur son parcours, elle se rend compte qu'elle aime bien aller là où c’est inattendu, avoir un parcours peu linéaire.
« Personne ne m'attendait en aéoronautique, moi une fille, après une prépa littéraire et une école de commerce »
→ En changeant de voie, elle s'est aussi rendu compte qu'aucune des portes ouvertes avant ne lui était fermée
« Même depuis que j'ai mis à jour mon Linkedin, je reçois encore des propositions d'embauche dans des startups. Finalement quoiqu'il arrive, c'est le nom de mon école qui ressort »
 
→ Elle a décidé de tenter le coup avec un dernier CDI en janvier mais déclic au bout d’une semaine
« J'aurais voulu que le trajet soit plus long le matin, je me disais toujours "mince, j'y suis déjà... mais je pouvais pas dire non à un CDI »
 
→ Difficile de se remettre en question après un parcours classique et souvent perçu comme prestigieux. C'était difficile de faire ce constat tout en ayant peur de sauter ce pas vers la pâtisserie, le saut semblait trop grand.
« J'étais attristée pour moi, j’ai tout fait comme il fallait, j’ai coché toutes les cases,… je mérite autre chose, je mérite mieux que ça ! je ne sais pas ce que je veux faire comme métier classique, je ne me projette dans rien »
 

Le COVID, une opportunité de changement

→ Mais avec le covid, le chômage partiel, une parenthèse s’ouvre et une brèche se dessine.
→ Elle a pris le temps de contacter des gens sur Linkedin. Le vrai déclic, elle l'a eu avec Blandine Paris, partie en CAP cuisine juste après l’em qui lui a dit : réaliser un projet qui nous tient à cœur en sortie d’études, c’est fréquent et puis , au pire, ce sera toujours possible de revenir en arrière
→ « Aujourd'hui, je vois la différence. Je finis une journée en ayant le sentiment d’avoir une journée accomplie, j'ai envie de me lever le matin…»
 

Comment gérer avec la famille ?

→ Au début, difficile et puis avec un état qui se dégrade dans le temps + le bon vocabulaire ça finit par être accepté
« Mais ça faisait longtemps que j’en parlais, ils savaient, il pensaient juste que ça me sortirait de la tête »
→ Et pour eux, le changement a aussi été dans la manière de présenter le projet. Dire « Faire de l’entrepreneuriat dans ce secteur » plutôt que « faire des gâteaux »… a débloqué quelque chose dans leur esprit

Financièrement t'as fait comment ?

→ Il y a forcément des compromis à trouver, des sacrifices à faire → Salaire de 900€ net en tant qu’apprentie (passage au SMIC ensuite pour les 26 ans comme la rémunération se fait selon l'âge pour les apprenti·es)
« Je vis encore chez mes parents, j'aimerais des fois avoir un chez moi mais bon on ne peut pas tout avoir donc j'ai choisi de faire ce compromis »
+ Pas de prêt à rembourser mais comme cela touchait à sa santé mentale, elle a sauté le pas
« Je ne sais pas comment j'aurais fait sinon, je n'avais pas cette question à me poser »
 

Quel rythme aujourd'hui ?

→ 4 jours en entreprise, 1 jour à l’école
Examen à passer en juin
 

Et pour l’après ?

→ Envie de se mettre à son compte, travailler seule, avoir son propre labo & faire de l’événementiel
→ Aspect transmission qui l’attire, donc pourquoi pas coupler son propre labo + des cours
→ Pour l'instant elle va continuer sa formation sur une "spécialisation" l'an prochain. Mentions complémentaires possibles : chocolatier, glacerie, confiserie…
 
 

Le mot de la fin - ses conseils pour trouver sa voie

  1. Si on se sent pas bien au travail, on peut commencer par observer les gens qui sont autour de soi au travail → est-ce que c’est moi qui ne suis pas à ma place ou est-ce un sentiment partagé par tout le monde dans cette entreprise / ce service en particulier ? Dès le moment où on se pose des questions, il faut creuser pour voir si ça nous est propre ou si c’est partagé par nos collègues
  1. Sonder son état et ses pensées : manque d’envie, pleurs…Observer les récurrences de réflexions qui reviennent depuis plus ou moins longtemps. Se demander : à quoi ai-je envie d’allouer mon temps ? Il faut se dire de toutes les façons que si on n’écoute pas son intuition, ça finira par sortir autrement, de façon moins subtile (burn out…) Quand il y a des récurrences, des choses qui reviennent régulièrement sur la durée, ce sont des signaux à entendre
  1. En soi il faut aussi dédramatiser la chose : à se lancer dans une formation qui dure un an, il n’y a pas grand-chose à perdre
  1. Discuter avec des gens qui ont sauté le pas aide beaucoup à se lancer aussi
 

→ Ce qu'on en retient

Il suffit d'une pandémie pour se lancer. Aussi, il faut prendre le temps de se poser pour :
  1. Écouter son corps, sa voix intérieure et identifier ses récurrences
  1. Faire le point sur ses envies à long terme « À quoi veux-je dédier du temps dans ma vie ? »
  1. Se lancer tout simplement
 

🤔 Vos questions

Pourquoi une « vraie » formation plutôt que de passer l’examen en candidat libre ?

Avait envie d’une vraie formation dans une école avec un chef pour apprendre un sujet qui la passionne et l’intéresse vraiment et depuis longtemps + confort dans la pratique (plans de travail accessibles 7/24 + le fait que ce soit une formation rémunérée
 

Victime du syndrome de l’imposteur ? Non

→ Décomplexée car réalise qu’ils sont nombreux·ses dans son cas
→ Les regards bienveillants viennent annuler cet effet
→ Qui doit être légitime de quoi après tout ? Valable uniquement quand on se compare aux autres
→ Avoir peur c’est normal, car c’est pareil pour tout le monde