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Au bord du bassin #5 - Edwige - CR

Pour les absent·es ou celles et ceux qui auraient déjà la nostalgie de nos douces voix, voici l'enregistrement 👉 ici. J'ai supprimé la piste vidéo – sorry donc si tu brûlais d'envie de nous (re)voir.
Encore un immense merci d'être venu·es c'était trop chouette de vous voir/vous entendre. J'espère que vous avez eu toutes les infos & inspiration que vous étiez venu·es chercher ! Si vous voulez continuer la conversation - ou si vous voulez simplement étendre votre réseau 🦈 , je vous mets le lien vers 👉 le Linkedin d'Edwige.
Pour celles·ceux qui auraient un peu de temps à m'accorder pour me donner vos retours et qu'on puisse aussi ajuster le format & trouver des alumnis dont les parcours / questions pourraient vous aider, vous pouvez m'envoyer un message, vous pouvez simplement répondre à ce mail.
Si les sujets de l'orientation en fin de cursus t'intéressent tu peux aussi regarder du côté de notre newsletter ou archive où vous pourrez retrouver l'ensemble de nos contenus 🤸‍♂️
See you soon au bord du bassin 🐋
 

Et si tu as la flemme d'écouter, en route vers le CR 👇

Avec , Edwige Nortier, jeune diplômée de emlyon et actuellement en thèse à Dauphine. Tiraillée entre son amour pour les maths, excel et la gestion, elle nous explique comment elle a fait le choix de continuer à étudier en sortie d'école.
 

Un amour des chiffres → la découverte de l'entreprise

→ Edwige a un cursus "classique". Elle intègre emlyon après une classe prépa, ne sachant pas ce qu'elle voulait faire. Elle en sera diplômée en 2018. C'est à ce moment qu'elle intègre Dauphine (2018) pour un second M2. Elle y est restée en thèse depuis 2019.
« En sortant je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. En entretien j'ai pipeauté comme beaucoup en vendant un projet d'entrepreneuriat »
→ Pendant son parcours : toujours à la fois attirée par l’enseignement et par la comptabilité. En 2016, elle réalise un premier stage en contrôle de gestion. L'expérience n'est pas - du tout - concluante. Elle s'ennuie, entretient une mauvaise relation avec sa responsable, n'est pas à l’aise avec les collègues et n'est pas motivée. Elle en sort pleine de questionnements par rapport à son rapport à l'entreprise et à son orientation future. « L'expérience était pas ouf… je me suis vraiment demandée ce que j'allais bien pouvoir faire en sortie de diplôme » → Ensuite, elle s'oriente vers audit, se convainc que c'est une option qui lui convient et l'envisage comme un choix sécurisant. « Ce sont des entreprises qui veulent attirer les jeunes, elles font tout pour être accueillantes [...] À l'époque c'était un endroit où tout le monde allait et surtout une carrière assurée sur plusieurs années si ça te plaît. Ça avait l'air d'être une carrière valorisante » . Décroche alors un stage chez EY : passage obligé et carrière valorisante. En parallèle de ce stage, entreprend quelques recherches car attrait pour l’enseignement (soutien scolaire etc)
 

La recherche → une nouvelle option

→ Découvre la recherche en 2016 en rencontrant une prof de l'em qui la guide dans ses choix d'orientation. Ce choix est conforté par un autre avis donné par une personne de son entourage. → 2017: le stage chez EY se passe très bien, très intéressant sur tous les plans mais « le rythme de travail ne me convient pas. Je suis pas prête à faire ça, même en étant jeune. Quand on me propose de revenir en CDI je me dit pourquoi pas comme le salaire de l'audit permettrait de rembourser le prêt que j'ai contracté pour étudier en 3 ans ».
« Je me posais des questions : comment on accepte de travailler 80h/semaines même quand ça ne va pas ? Pourquoi les cabinets d'audit ne recrutent pas plus ? etc. » → envie de comprendre les problématiques auxquelles confrontées en audit mais sans les vivre. → Nouveau stage en contrôle de gestion, qui se passe extrêmement bien : poste, environnement, relations… tout va bien. Gros dilemme alors : faut-il aller vers la recherche ou continuer en contrôle de gestion ? comme il reste 1 an avant d’avoir à commencer à rembourser le prêt, elle tente l'aventure de la recherche
« Je me dis au pire dans un an, si je me rends compte que je ne veux pas faire de recherche j'ai encore mon diplôme de l'emlyon, une expérience significative... donc on y va » → Acceptée en M2 de recherche à Dauphine en alternance, pour se préparer à faire un mémoire qui serve de base à la thèse, travail minimum de 3 ans à temps plein.
 

Recherche ou entreprise, le cœur balance

→ Avril / mai 2019 : candidate à un contrat doctoral pour être payée pendant sa thèse, mais en même temps proposition de reprise de poste de son n+1. Nouveau dilemme entre le CDI et la thèse, mais c’est non pour l’entreprise, elle choisit de donner sa chance à la thèse.
« Ça a été difficile de dire non à l'entreprise parce que je les décevait un peu parce qu'ils m'avaient formée pendant un an et demi, ils m'ont acceptée en alternance après mon stage... mais j'ai décidé de donner sa chance à la recherche et ce contrat doctoral »
→ Aujourd'hui, Edwige enseigne en contrôle de gestion et effectue sa thèse en audit. « Quand je le dis ça peut paraître linéaire mais en fait je me suis toujours dit "go tente ta chance", et je savais qu'en faisant ça je perdais en qualité de vie. C'est sûr que si j'avais un salaire en audit ce ne serait pas le même niveau de vie mais je me suis dit "je peux le faire". Je me suis dit c'est pas grave, je n’aurai pas le niveau de vie d’une diplômée de l’emlyon mais je ferai des choses qui me plaisent »
 
 

🤔 Vos questions

Pour ce qui est de l’entreprise, comment as-tu su que c'était pas fait pour toi ?

→ Elle a pu expérimenter via son expérience associative et projet création entreprise le côté start-up et ça ne l’attirait pas. Plus son expérience de contrôle de gestion dans 4 boîtes différentes.... et en fait les tâches / le métier change à chaque fois. « J'avais envie de poser des questions pourquoi, comprendre les choses... comprendre pourquoi les étudiants qui font des stages en audit retournent en audit ? Je voulais chercher de l'info, lire des articles de recherche etc. »
« Je m'ennuyais sur mes tâches, j'avais pas assez de responsabilité, et même dans mon alternance après un certain temps il y avait encore cet esprit de vérifier ce que je faisais etc. Et l'ambiance ne m'allait pas forcément non plus »

Pourquoi le supérieur plutôt que secondaire ?

« Avant le bac on a du mal à voir l'après quand on pense à l'enseignement »
→ Attrait pour l’enseignement & pour les sujets compta = éco gestion, contrôle, audit. Ce sont surtout des sujets à adresser en supérieur, et le plus valorisé à l’heure actuelle est la thèse. L'agrégation de gestion est d'ailleurs moins valorisée que la thèse → Proximité différente avec les étudiant·es, posent des question, curieux·ses, veulent aussi s’orienter professionnellement. Comme ils·elles ont choisi d’être là, elle peut les aider à les orienter, répondre à leur question, donner de l’intérêt dans sa matière.

Comment tu as géré les différences de salaire & de rythme de vie avec tes ami·es ?

→ Souvent les ami·es ont une trajectoire plus classique, des salaires assez conséquents
« C'est certain que l'écart de salaire se creuse et se fait ressentir pour les sorties, les vacances… C’est pas grave déjà parce qu’on en parle. On en fait pas un sujet tabou. Après je dois avouer qu'on est deux – mon copain aussi fait une thèse –, donc ça aide énormément. Je ne sais pas si j'aurais fait une thèse ou été dans ces conditions seule. »
« Des fois je sens de la réticence chez des ami·es pour me parler de son salaire. Je comprends, c'est intime. Mais après c'est normal en sortie de cursus de vouloir s'assurer, s'assurer de manger, d'avoir un toit.. »
→ Le confort de vie de l'audit ne lui allait pas → « comment tu gères ton coup de barre de début d'après-midi ? » → besoin de flexibilité
→ C"est aussi une question de compromis (comme en parlait Ornella dans son intervention). Sa chance est d’être payée pour faire sa thèse.
→ Se sent chanceuse de faire ce qu’elle aime et d’être payée
 

Que faire après ton doctorat ?

→ Enseignante chercheuse, soit en privé soit en public, à choisir. Privé - écoles de commerce et ingénieur, il y a donc plus de pression de résultats et d'excellence que dans le public. N'être que chercheuse est possible mais compliqué, car ce n'est possible qu'au CNRS.. et admission se fait sur concours (et Edwige n'est pas prête pour ça) → Parfois c'est possible de retourner en entreprise. Ce sont des profils qui peuvent aider à faire le lien entre théorie et pratique, apportent une autre vision, peuvent accéder à des postes spécifiques. Il y a d'ailleurs certains postes sont bloqués et accessibles seulement par le biais de la thèse.

Quel est le sujet de ta thèse ?

A l'heure actuelle → les gens qui étaient auditeurs externes, qui ne le sont plus après l’avoir été 6 à 10 ans et la difficulté de retourner en entreprise
Peut travailler sur ce qu’elle veut. Il faut être motivé. Thèse en science de gestion qui regroupe tout ce qui est management, théorie des organisations, compta / contrôle / audit, temps dans accélération numérique, représentation et récit de l’organisation, création du coût du capital.
Lien vers sont article dès qu’il sera publié
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→ Ce qu'on en retient

  • Écouter ses récurrences (ici l'amour de l'enseignement et de la gestion).
  • Il faut prendre le temps de poser les choses pour ensuite faire les choix de vie en adéquation avec ce qu'on a défini comme étant important pour nous (comme les questions de confort de vie, de liberté au travail, de compromis à faire...)

Quelques ressources

  • Le choix de l'école : une association qui permet à de jeunes diplômé·es qui n'ont pas une formation initialement prévue pour l'enseignement à s'engager auprès des jeunes dans les collèges public en zones prioritaires
  • theses.fr : LE site pour aller voir si une/des (?) thèse(s) ont été faites dans les domaines qui vous intéressent